« Une boule de feu se lève sur la savane. Sa lumière puissante révèle la poussière de fée provenant de la terre rouge. En lévitation, elle stagne, comme endormie entre les branches sèches. Des trainées ocres se forment, lentement et se meuvent au grès du vent, éblouissant nos yeux fatigués. Une gazelle bondit élégamment au milieu du bush. Et le rêve d’une vie, commence enfin… »
Par Aude Coural | 10 Avril 2020 | PARC NATIONAL D’ETOSHA, NAMIBIE
JOUR 4 | Parc National d’Etosha
[Mercredi 4 juillet 2019]
Trajet du jour : 1h50 [90km]
Au petit matin, la rosée est tombée sur la savane. L’air est frais, nous avons mieux dormi dans notre nouvelle couette, bien au chaud. Le petit déjeuner nous attends sur une terrasse extérieure couverte et surélevée d’où l’on observe un point d’eau. Pas la chance d’apercevoir des animaux, mais au vu des prochains jours qui nous attendent, je ne me fais pas de soucis. On retourne récupérer le 4×4, excité à l’idée de commencer enfin notre safari, dans le Parc National d’Etosha..


PARC NATIONAL ETOSHA
A l’entrée, ils prennent notre plaque d’immatriculation et demande où est-ce que nous avons prévu de dormir le soir suivant ainsi que le nombre de jour prévu dans le parc. Réserver à l’avance car je ne suis pas sure qu’ils vous laissent rentrer si vous n’avez pas de camping booké. Après ils demandent pas de justificatif, vous pouvez toujours en dire un au pif et aller dormir ailleurs ou faire du camping sauvage mais pas à l’intérieur du parc, c’est interdit !!
On se lance prudemment sur la route bitumée qui ne tarde pas à céder la place à un bon vieux gravier blanc soulevant la poussière à des km à la ronde. A peine quelque minute qu’on roule qu’une Girafe fait son apparition… Moment magique où l’on coupe le moteur. Les minutes s’écoulent, arrachant les feuilles des hautes branches elle nous observe de temps à autre nullement impressionnée. D’autres girafes se joignent à elle, des impalas traversent la route en bondissant gaiement, c’est un saut pieds joints au pays des merveilles. Nous empruntons tous les sentiers possibles et imaginables, pour ne rien louper. Nous roulons au pas et profitons de chaque instant. Se sentir privilégié est une chose, mais se sentir débordé de bonheur et d’amour à ce point s’en est réellement une autre. Bref je ne vais pas vous raconter la journée par écrit, mais plutôt en photos, se sera plus parlant pour tous le monde…








La nature est composée d’un milliers de petites choses se connectant et s’imbriquant parfaitement entres elles…
Un chacal voyageant seul aux grès de ses envies.

Les Diks-diks sont les plus petites antilopes de la planète. Appellés « antilopes naines ». Ces petites antilopes mesurent environ 30 à 45cm et portent le nom de Dik-diks de part le bruit qu’elles font lorsqu’elles sont en danger. Cette première rencontre nous impressionne autant que si nous avions croisé une girafe. C’est moins courant de voir ces petites bouilles là, que d’autres animaux plus connus.







Les Zèbres…
Quelle grande passions pour les équidés. Mais ceux-là ont été un peu surpris par notre arrivée. Ils se sont figés, on a coupé le moteur et on a observé leur comportement dans leur groupe. Des afinités flagrantes se lisent à travers eux, des caractères tous différents et pourtant bien reconnaissables si on reste assez longtemps. C’est fou, parce que je me dis, que si je revenais les observer, jour après jour je serais capable de reconnaitre tel ou tel membre. Au final, les animaux ne sont pas si différent de nous. Et avec le temps qui passe, tout me prouve que nous sommes plus proche que ce que la planète laisse entendre.







Les points d’eau
Les heures passent et le safari se poursuit au fil de la journée sans que nous ne voyons le temps passer. Nous pouvons nous arrêter dans des sortes d’abris. On arrive devant une grille, haute de 3m à peu près, on sort du véhicule (en ayant bien vérifié autour de nous qu’aucun animal potentiellement dangereux soit dans les parages) et on sort du véhicule.
Après avoir ouvert la grille, le 4×4 entre et on referme bien derrière nous. On se gare, il y a souvent des « toilettes » et parfois même des tables pour manger. Mais nous, on se servait de se lieu pour récupérer notre pique nique dans la glacière sans rien oublier puis on repartait aussi vite qu’on été rentré pour se caler à un point d’eau.
Comme je l’ai déjà expliqué passer du temps aux points d’eau est la meilleure façon de croiser des animaux. Mais il faut se montrer patient. C’est pour cela que nous préférions pique-niquer à côté et optimiser notre temps sur place.








« Les animaux sont nés pour nous apprendre à aimer. David Banville – »






🦁 Parc National d’Etosha | 💰10€/2p/4×4/j (170$N) p.74
Il est temps de rejoindre notre camping, qui est le moins bien de tout le séjour on va pas se le cacher, une sorte de camping géant, totalement impersonnel. Cependant bien pratique comme point d’arrêt pour une nuit. Et le « Water whole » en vaut sacrément le coup ! Un coucher de soleil de l’espace vue sur le Bush. Le soleil rouge feu descends à l’oeil nu pour se noyer dans la savane.






📍Halali Rest Camp 💰42€/2p (700$N)
JOUR 5 | Parc National d’Etosha
[Vendredi 5 juillet 2019]
Trajet du jour : 1h10 [70km]
Exténués de ces premiers jours on ne prend pas la peine de se lever aux aurores pour aller voir le lever du soleil sur le Water Whole. On a légèrement regretté, au vu des couleurs quand on est sortis de la tente, je pense que c’était quand même assez magique. Mais trop de sommeil à rattraper. On ne fera pas deux fois la même erreur ! On déjeune, on plie tout et on repart à l’assaut des pistes poussiéreuses. Notre première rencontre de la journée est une magnifique girafe suivit d’un zèbre qui m’a captivé…




Quelles belles lignes…

Une autre journée de safari
Une journée classique ici, mais pas pour nous. On ne s’habitue pas à ces journées enfermés dans le 4×4… Nous qui aimons bouger, on est un peu confiné. Dix heures dans un véhicule on dirait pas mais faut éviter les phlébites ! (Pensez aux bas de contention).
Enfin peut importe, on est quand même pas si mal. De nouveaux animaux se rajoutent à la liste et nous sommes heureux d’apercevoir notre premier rhinocéros, nos premiers Daman des Rochers et nos premiers Koudous.










La Namibie, est un pays désertique et peu peuplé (2,4 millions d’habitants pour 842 000 km²). En avril 2019, un rapport du ministère de l’Agriculture avait indiqué que 63 700 animaux avaient péri en 2018 en raison de la sécheresse. Dans certaines parties du pays, il s’agit de la pire sécheresse depuis 60 à 90 ans.
En mai 2019 l’ancienne colonie allemande, a déclaré l’état de catastrophe naturelle. Les autorités et le ministère de l’environnement ont donc décidé de mettre en vente un millier d’animaux sauvages pour limiter les pertes animales et disposer de 1,1 million de dollars afin de préserver les différentes espèces.
















🦁 Parc National d’Etosha | 💰10€/2p/4×4/j (170$N) p.74
Puis vient le moment où nous arrivons aux portes de sortie du parc afin de rejoindre notre camping. Mais nous devons retourner sur nos pas pour payer le parc à l’office de tourisme d’Okaukuejo (Nous payons les 3jours de parc). N’oubliez pas d’y passer avant de vous rendre aux portes car sinon vous perdrez une trentaine de minutes et la nuit tombe vite ici. Bref, comme une galère n’arrive jamais seule, de retour aux portes du parc on nous demande si on a de la viande dans notre glacière. Pas le droit d’emporter de la viande non cuite hors du parc !! On nous propose de la faire cuire avant de sortir. Alors on se gare sur un petit espace et on sort le réchaud, la bonbonne de gaz, les poêles et en avant « chaud, chaud la ventreche » (Dixit Wiwi). Les gens nous regardent, tous les gens, pas seulement les locaux qui attendent le bus, mais aussi les cars de touristes. C’est à mourir de rire, et je crois d’ailleurs ne pas avoir rit à ce point depuis longtemps !!
Autorisation en mains on rejoint Le camp du village d’Etosha. Qu’est-ce que c’est bien entretenu… c’est dingue comme c’est beau. Direction l’emplacement, la nuit est tombée, l’horizon découvre un ciel digne de l’Afrique et une girafe déboule devant la voiture sur le chemin de terre. On stoppe net et on se regarde mutuellement ébahi. Ouaaah, quelle image grandiose. Mais je ne dégaine pas mon appareil photo, je prends le temps d’apprécie ce moment. Rien que pour nous.


Installation faite, on retourne chercher un peu de wifi au camp, mais on finit par manger au buffet. William en peut déjà plus de manger des sandwich et des pâtes ! Puis il sait que dans les jours qui viennent on n’aura rien de tout ça. Une connexion un peu périmée on va pas se le cacher, on tire au sort le gagnant du « Ridlle Game » (jeu de devinette de nos destinations que l’on réalise avant chaque voyage. Le gagnant reçoit une carte postale) et au lit. Je ne dors pas immédiatement car je dois transférer les photos et vidéos sur mon disque dur pour ne rien perdre. J’entends des bruits. Un animal vient, grogne gentiment et se cogne à notre table de camping. Je suis dans la tente mais ne prends pas le risque de jeter un coup d’oeil, j’écoute juste et ça me fait sourire. Quelle chance de vivre ça.
📍Taleni Etosha Village💰22€/2p (360$N)
JOUR 6 | PARC NATIONAL D’ETOSHA
[Samedi 6 juillet 2019]
Trajet du jour : 3h30 [200km]

On part d’Okaukuejo (où on a posté les cartes postales) pour la dernière journée dans le parc en passant par Olifantrus afin de rejoindre le village d’Hobatere dans le Damaraland, une des parties les plus sauvages de Namibie. Nous re-croisons la plupart des animaux aperçu aux court de ces derniers jours dont deux membres du Big Five « Eléphants et Rhinocéros ».


Famille d’éléphants
Après avoir récupéré notre pique nique vers 14h, nous partons déjeuner à un point d’eau que nous avions repéré un peu avant sur le carte.
Nous sommes un peu triste de voir au loin un rhinocéros s’en aller car on aura aimé le voir se pavaner dans l’eau. Mais on ne peut pas tout avoir.
Une harde d’éléphants arrive, et on vit un moment incroyable durant plus d’une heure. Les petits s’amusent, un male fait des avances aux femelles pas vraiment impressionnées par ce mastodonte les dépassant de plus d’une tête !


EN QUELQUES CHIFFRES
Les populations d’éléphants ont chuté dramatiquement aux 19ème et 20ème siècles :
* 415 000 individus (contre 3 à 5 millions au début du 20ème siècle) sur le continent Africain.
* 50 000 à l’état sauvage pour l’éléphant d’Asie. Il est d’ailleurs inscrit sur la liste rouge des espèces en danger d’extinction avec ses effectifs ayant diminué d’au moins 50% au cours des trois dernières générations.
Les trois menaces directes pesant sur les éléphants sont la perte d’habitat (incluant la détérioration et la fragmentation), les conflits hommes-éléphants, et surtout le braconnage, principale menace pour le pachyderme.
Source @WWF 🐼

L’Elephant : Symbole de Sagesse 🐘
Les éléphants sont les plus grands animaux terrestres au monde. Avec un poids allant jusqu’à 6 tonnes, l’éléphant d’Afrique est le plus imposant tandis que l’éléphant d’Asie, plus petit, peut peser jusqu’à 5 tonnes.
CARACTÉRISTIQUES :
– Leur trompe, est utilisée pour communiquer et attraper divers objets, au-delà de leur permettre de s’abreuver et de s’alimenter.
– L’autre caractéristique notable des éléphants se situe au niveau de leurs oreilles qui leur permettent de refroidir leur corps.
– Quant aux défenses, elles sont utilisées pour se battre, creuser, se nourrir ou bien se repérer et se développent tout le long de la vie d’un éléphant. Hélas, celles-ci attirent la convoitise des braconniers pour alimenter un insatiable appétit d’ivoire causant la mort de 20 000 à 30 000 éléphants chaque année…












🦁 Parc National d’Etosha | 💰10€/2p/4×4/j (170$N) p.74
HOBATERE 1. (Road Site Camp)
Après une telle journée, il est difficile de quitter le parc et de se dire que l’on ne verra plus autant d’animaux tous les jours, que la vie dans cette réserve est juste incroyable mais que l’être humain ne veut pas prendre ses responsabilités face à cette nature en péril. « Ayos » (Merci en Damara). Nous sommes sortis assez tôt du parc afin d’avoir de la marge pour trouver un camp pour la nuit. J’espère trouver celui que je veux, gérer par le village lui même. On demande a des femmes à la sortie du parc qui essaient de nous expliquer. Alors on suit leurs indications et nous enfonçons sur un chemin de terre rouge au milieu de rochers caractéristiques de ce coin de pays.
Nous croisons quelqu’un qui nous regarde de loin et qui finit par s’approcher. On demande s’il y a de la place pour la nuit et il nous explique que le site est en construction, que les emplacements ne sont pas prêt mais ça nous est égal alors il nous dirige vers une place entrain de voir le jour. Heureux d’être en pleine nature, sans barrières entre l’espace sauvage (les animaux) et nous. Après l’installation du camp, on part se balader et on découvre un point d’observation surplombant un point d’eau d’où une girafe s’éloigne. La vue sur la savane est juste magique, c’est donc sans aucune hésitation que nous plaçons ce camp premier sur la liste. Le coucher de soleil est a se damner. Un INÉVITABLE. Vient l’heure de se faire à manger, boire un thé et refaire le monde sous une voie lactée de l’espace…









📍Road Site Camp (ou Hobatere Camp sur maps.me) 💰22€/2p (300$N)
Voici une liste où je répertorie tous les animaux aperçus à l’intérieur du parc durant nos trois jours. En sachant que l’on était entrain de sillonner les routes (ou chemins) des 7h30 le matin jusqu’à 17h30 le soir. Effectivement, il faut en vouloir mais l’expérience vaut le détour !!

Mon carnet de voyage sur notre safari dans le parc National d’Etosha se termine au bout de ces 3 jours inoubliables. J’aime tellement les belles histoires comme celles-ci que j’espère lire les votre en commentaire ainsi que votre expérience dans le parc.
A VENIR « LE PLUS VIEUX DÉSERT DE LA PLANÈTE | NAMIBIE»
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